Gabrielle est une jeune artiste créatrice multidisciplinaire afro-montréalaise.
Autodidacte, c’est à sa sortie du « profil jeu » de l’école secondaire à vocation art-dramatique Saint-Louis (Robert-Gravel) qu’elle s’est lancée dans sa traversée d’artiste. Elle a terminé les deux premières années de l’école du Théâtre Parenthèse, sous la tutelle de Diane Cormier.
Par la suite, elle a poursuivi son perfectionnement via des coachings et des ateliers privés. Elle a pu travailler auprès d’Henri Pardo, Mariah Inger ainsi que Marie-Claude Robitaille, pour en nommer quelques-uns.
Le titre d’artiste-créatrice, inspiré par son passage au Théâtre Parenthèse, lui vient de sa spécialisation dans la création d’espaces de partage d’une « honnêteté brutale ». C’est en harmonisant ses principaux médiums, le jeu et l’écriture, qu’elle donne vie à ces espaces, centralisant sa voix et celle de ceux qui l’entourent. En tenant cela en compte, elle ne se considère pas comme créatrice d’art politique, mais reconnaît que, qu’elle le veuille ou non, son corps est une propriété de la politique, imposant la politique à toutes ses créations et initiatives.
La santé mentale et la neurodivergence sont des enjeux qui la touche énormément. Comme l’art peut servir d’outil d’expression et d’exploration des émotions et états d’âme, elle utilise sa créativité, ses compétences d’organisatrice et de son écoute active afin d’offrir un espace dans lequel tous sont bienvenus et encouragés à explorer ce thème par l’entremise d’ateliers d’écritures.
2018 est l’année où elle goûte, pour la première fois, à la frénésie que sont la conceptualisation et la réalisation d’un projet en présentant sa première création/performance solo (dé) whitewash (ing) : une mise en forme et en mouvement vulgarisant le contact avec soi et le cheminement vers la réaffirmation de son corps, de sa sexualité et de sa féminité en tant femme que noire.
C’est dans cette même année qu’elle a découvert la scène du Spoken word, qu’elle utilise comme tremplin vers la performance littéraire. Elle a, entre autres, performé pour Poésie de cour, LunesXumami, Cabaret des sorcières et le off-poésie de Trois-Rivières.
En 2019, elle a coécrit et présenté sa toute première pièce, Rejoindre les étoiles, au festival d’art émergent ZH. Elle y a interprété le rôle principal de Déborah, une jeune femme haïtiano-montréalaise voyant son intimité physique, émotionnelle et mentale prise en otage par une source intrusive ; une stalkeuse personnifiant l’ampleur de l’emprise du racisme systémique sur la réalité d’une personne. Aujourd’hui, en 2024, elle se réapproprie ce texte afin de l’adapter en court-métrage.
Faute d’opportunité pour mener sa carrière au niveau supérieur, elle a monté la soirée de lecture Black is the warmest color, servant d’opportunité de professionnalisation et mettant en valeur auteur.ices et comédiens afro-montréalais francophones. Au-delà de faire partie des comédiens et auteurs, elle avait à charge la direction artistique, ainsi que la gestion et la coordination du projet. Avant que la pandémie ne l’affecte, Black is the warmest color a su se renouveler pour 5 éditions offrant 8 représentations ainsi que des performances spéciales en partenariat avec Massimadi, la Journée internationale du livre haïtien et le Mois de l’histoire des noirs.
Boursière du Conseil des arts du Canada, elle a plongé, en 2022, dans la rédaction de son tout premier recueil de textes. Septembre 2024 marquera le début d’une toute nouvelle aventure en tant qu’universitaire à Concordia en création de performance.
Finalement, étant la petite-petite-fille du peintre notoire Préfète Duffaut, l’art visuel est une partie intégrante de son identité.