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@carufelart
Relevant du langage de la sculpture, la recherche artistique de Delphine Carufel sonde les points de contacts entre son expérience sensible et son imagination. Atteinte d’un trouble de santé mental qui altère ses perceptions, Carufel utilise la technique du moulage pour capturer et commémorer le rapport tangible qu’elle entretient avec le monde. Son travail récent consiste à prélever des empreintes du corps de ses proches avec qui elle entretient un lien de confiance, et d’en produire des copies hyperréalistes. Pour Carufel, le moulage devient ainsi un repère, un point d’ancrage dans le réel, qui crée et fortifie les liens de confiance avec les humains et objets qui l’entourent. L’empreinte est en effet la preuve qu’un corps a existé, qu’il a été perçu. Alors l’artiste s’en inspire et sélectionne personnes et pièces clés qui sont significatives pour elle.
L’artiste utilise des matériaux tels le plâtre et le silicone pour couler les sculptures, au sein desquelles elle intègre des éléments tels des fleurs, de la peinture, des bijoux ou des objets trouvés, renvoyant au pouvoir de son imagination et de ses visions d’objets sur la réalité de ses sens. Malgré l’apparence fragmentaire des têtes ou des corps reproduits, l’artiste espère susciter chez le spectateur un sentiment proche de la perception d’un corps vivant hyperréaliste. Par la sublimation de sa maladie, Carufel déjoue son trouble psychotique et intègre ses perceptions inhabituelles à son imagination.
Activiste neuroatypique et queer, Delphine Carufel est impliquée dans les changements intra-institutionnel de ses milieux de soins. En participant à différents groupes de recherches et de concertations, elle milite activement à promouvoir les droits des gens des différentes diversités.
