Les intellectualités


LES DÉSHÉRITÉ-ES

 

Ma mère m’a déraciné-e de ce que j’étais déjà

le 9-3

associations, communions, bouffe de quartier, foot et barbecue couscous-merguez halal

d’un concert de keupons pour la soupe populaire

à l’enfant invité à rompre le jeune du ramadan

pendant que sa maman arrache une à une les petites pousses.

Porter sur soi la honte

l’exposer à la peau.

Le télégramme du 9-3

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perf-post-mortem

le don de mon corps

à un-e bien aimé-e qui en fera

un précédent pour la justice universelle

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je suis un stratège

mon shadow est parano

aller en direction de l’espoir toujours

état de contentement uncertain

je ne comprends pas la vie

je veux être proche de ma famille

c’est vous ma famille

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Personnages

OMAR, le blédard = JE

Prologue

la torah, la bible, le qu’ran,

ça se lit dans les deux sens

 

Acte I

Le conte de l’idiot singe

le dark opéra du blédard

le bohemian rapsody du reubeu

le voyou, le lascar, le rascal, le louche

le bon envoyé à l’université

terrifié d’être déjà coupable, et de réaliser sa propre culpabilité

le rebeu cherche à menacer

il se sent menaçant dans sa Mère Patrie

les ami-es de la Mère Party:

les « homo sapiens »

les sauveteur-es d’une race de singe,

dont iels ont oublié qu’y z’étaient le signe

eux qui ont l’honneur des mots

eux les primates intelligents,

l’appelllent d’la racaille,

nous sortent l’imitation de l’idiot singe qui « fait sa caille-ra du 9-cube »

personne ne dit ça dans le béton

pendant que le singe sarkozy veut nettoyer au gun-karchère les cités du 9-3

le stigma du menaçant effrayé ne part pas

les homo sapiens ont peur, et oumi dit:

« Tape-le pas, fais-y le bisou, i-é gentil-le! »

alors effrayé

peur de trouille et chaire de poule

je tue

omar, l’idiot singe, a tué

il n’en pouvait plus d’être moqué

il voulait lui aussi être un singe intelligent

celui qui réussi,

pas la honte nationale

qu’instrumentalise le front national

il voulait danser la valse, bien habillé, il veut sa patronne, celle qui l’embauche pour s’occuper de son gazon,

le gazon que monsieur-son-mari avait dans une autre vie juré de quotidiennement s’occuper;

il veut danser la valse avec sa patronne cigare a la main, il aura réussi

sa culpabilité de n’être que l’Idiot Singe de sa mère patrie,

de sa mère partie être la maîtresse du Patron, l’homme de la maison, le macho, celui qui vient de partir avec la mère patrie,

 

Acte II

l’ultime et funeste fois où sa patronne s’est moqué

l’ultime secret qui le condamnerait à perpetuité

il efface de sa mémoire et écrit d’un seul trait

omar m’a tu omar m’a tuer

il sauve sa peau, il nie

il sait qu’il n’y aura aucun pardon de sa mère-nation

le double-mensonge le raye à jamais de la rédemption

il n’aura pas de cadeau, le jugement est à tout jamais fini

il a déjà fuit la scène de sa double-culpabilité

il graffe plus vite que son ombre,

l’ombre n’a rien vu, le grand secret

l’idiot singe

il est coupable, si coupable d’avoir oublié qu’il était coupable de sa tragédie

déjà-coupable, le da-sein du reubeu

le devenir-lascar, qu’en est-il, disait deleuze

voilà la morale de cette d’histoire, le conte de l’idiot singe:

pendant que les singes intelligents dorment sur leurs deux oreilles, croupissent en prison les rebuts de cette nation

les reubeus ne pourront plus dormir, tourmenté par l’impensable,

rêvant le pardon qu’ils ne peuvent obtenir,

dans la justice qui jamais ne leur a été offerte

la pieta se lamentera

le désir du pardon

excuse-toi ou j’te pète la gueule

 

 

 

 

‘Récit d’une psychose’ pour ‘vers prophétiques, vers psychotiques’

 
La connaissance, est un trou sans fond,
piège,
la création y jouit-elle d’un même dessein?
Ma mère ne sait jamais réellement soucié
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parfois la conclusion n’existe pas: no closure, pas de morale. et l’histoire fait juste rejoindre la vie, comme une rivière rejoint la mer, la mer l’océan, l’océan le plastique, le plastique la tortue, la tortue l’île, rigodondindon
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le phallus de l’udem
le teton d’amos
les couilles de l’agora de l’uqam
le coquillage-eglise à fatima
 
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they were words, but they were not my words anymore.
Toi, l’ami-e, tu essayais d’exulter les mots de ma bouche, de mes mains.
ceux qui m’appartiens;
du moins, ceux qui,
le temps qu’ils me traversent,
prennent ma propre teinte.
Mais j’étais le pantin qui se pense autonome,
L’espoir m’échappait.
Je jouais pourtant avec mes fils de pantin,
les pointant de tous mes doigts:
« – Ne les voyez-vous pas?! Ne les sentez-vous pas?! 
Translucide, pourtant me reflétant!
Lisse, pourtant épais au toucher!
Quelles sont ces callosités?!
De quoi sont-elles l’indice?!»
Perdu dans la perfomativité
Toujours, encore,
ils n’étaient pas mes mots
ils étaient immaculés
quelque chose clochait.
Je n’étais pas l’origine de ces mots.
Et pourtant, je bougeais le pantin
sans savoir que j’étais le pantin bougé
de peur que les Autorités, les Administrateur-es
ne me répudient:
« ce mouvement-là, non!
Ce mot-là, je sais pas!
Ce geste-là, oui!
Mais plus comme ça,
moins comme ça.
Aujourd’hui, ni demain, ni hier ».
Et qu’avant même qu’on puisse me toucher,
écarter le geste, détruire les mots, contourner le mouvement,
et hésiter indéfiniment.
Mais toi ô l’ami-e, le bien aimé-e
tu m’exultais,
tu m’attendais,
tu patientais
que déborde de son torrent la coupe
et que la coupe ne forme pas le vin
et que le vin ne forme pas la coupe
quand bien même ils puissent être Un
la forme ne fait pas les idées
les idées ne font pas la forme
quand bien même ils puissent être Un.
C’est la contradiction qui s’approche du vrai, du beau
la cohérence m’a tuer ,
la renaissance m’est fabuleuse.
 
 
 

Le Fou du Roi

GENESIS 1.1

Au commencement,

était la Terreur.

Sans elle, rien.

En elle, la vie.

EXODUS 1.2

Exodes rural, urbain.

incarnation

interfluides

happily ever after

IN SITU 1.3

l’Électricité,

le sang d’un dieu,

illumine ce panneau.

Gloire à Elle.

IN SOCIUS 1.4

Royaume

de l’espoir éduqué:

Je te fais manger,

d’autres m’ont nourri

IN SPIRITU 1.5

They’ll rise again.

Vérité, je déclare:

chaque jour, Nous

nous réveillons.

Révolte!

JOSÉ ESTEBAN MUÑOZ 1.6

Horizon d’existence

illuminé, ta

liberté m’interprète

dans l’Espace Séparé.


 les cris vains – kataba alkatibou


résidu, 
comme d’la bière su’l plancher, 
qui colle aux baskets, j’veux dire aux souliers
l’huile de coude ça fait rien
plus tu frottes, plus ça pue
moins ça part, plus ça reste
ça s’imprègne dans l’plancher
à jamais trempé 
tellement que d’l’intérieur 
les bibittes y résident
ben packtées
sauf que
chuk chuk chukran
en-d’sous des shoeclack
kuć kuć kuća 
en-d’sous des chouclaques
imagine en plus si
l’résidu yé visqueux
žo žori žorič
comme un walkie-talkie, d’la statique, un scratch; 
prémices de techno-house
y’en a qu’yarrivent à mieux prononcer qu’d’aut
y’a des sons qui vont mieux dans certaines bouches
pis c’est érotique
l’être et le néant 
le devenir à la négative qui en découv’e un aut’e
aussi sensuel que l’silence d’une photo qui s’révèle dans l’temps
ou comme l’attente quand tu baisses tes joggings
la révélation
moi j’cherche loin dans l’passé, dans mon corps, dans ma gorge
le ayn, le ‘ ou encore 3
une irritation gutturale multiple
comme s’gargariser au rince-bouche
la tête par en arrière
comme quand tu chock un deep throat
la tête tirée par en arrière
le brûlant thé au na3na3 vient l’apaiser
après avoir trop essayé de retrouver le passé
jamais vécu
celui du ayn, le son que je ne sais prononcer
savoir, c’est pouvoir
celui du ayn, le son que je ne peux prononcer
sans l’habileté, c’est quoi d’bord pouvoir?
esti d’incapâb’
habilité, habileté, débilité
t’es débile ou quoi
résidus indélébiles,
comme quand j’m’étouffe dans mes rêves pis dans mes peurs
quand j’remets le son absent
j’chock, j’tousse
comme avec le hchich dur et amer du bled
kateb yacine me l’a shot
l’incapacité, la débilité
une absence de relations
une trace inhabilitée
celle d’une socialité institutionnalisée qui t’a oublié-e
pendant un jeu d’mémoire
le passé est scripté
pour te faire oublier 
ton corps inhabile à marcher, à prononcer, à s’rappler
le corps « achevé à la pisse »
l’odeur de l’ascenseur qui r’monte qui r’descend dans un néant qu’yen fini pu
la joke, c’est qu’le p’tit pois, c’est moi
coincé en d’dans comme dans mes rêves
où la survivance du souvenir
est l’hantise du mouvement et du son
je synthétise l’onde en signal
un signal extra terrestre résiduel
une autre galaxie
un autre univers,
celui d’à côté p’t-être,
qu’yaurait ben pu arriver mais qui n’est plus
reste juste à r’monter la machine à proton
y tirer un ou deux coups
jusqu’à diffusion,
une projection inter-galactique
où le big bang, big chukran, or whatever it is,
est le sens qui réalise être sens
une conscience qui in-dé-forme, élance
expand les limites de l’imaginaire
no border they yell
In Space No One Can Hear You Scream
anyway, on n’aura qu’à signer pour lutter
les photons circulent, eux aut’
la lumière fixe, totale, émouvante
quand vous m’regardez, chu statique ou mouvant?
chu une onde ou une particule? 
quand t’observes pis que le chercheur dort
les photons font la fête et l’onde s’arrête
ça s’ramasse le lend’main matin su'l
plancher qui fait crouč crouč makrout
un je-ne-sais-quoi qui colle,
un résidu qui sent bon
qui sent bon l’chez-nous.

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